dimanche 3 juin 2012

Tunisie - La marche du 2 juin n’a pas marché


La marche du samedi 2 juin 2012, prévue à l’Avenue Habib Bourguiba et connue sous le nom de « journée de la colère » a finalement été avortée. Ceux qui s’attendaient à voir des milliers de manifestants affluer sur l’artère principale de la capitale on en eu pour leur frais. 

On ne peut même pas parler de centaines de personnes, puisqu’il y en avait, en comptant large, très large, 250 personnes. 

A 11 heures, tapantes, devant la cathédrale Saint-Vincent-de-Paul de Tunis, une vingtaine de manifestants était entourée par une trentaine de journalistes et d’une cinquantaine de blogueurs et de facebookers munis de leurs caméras, le tout, quadrillé par une bonne centaine de policiers. 

Ce matin, les policiers étaient partout, mais l’avenue continuait à vivre tranquillement son train-train quotidien. Vers 11h45, moins d’une centaine d’entre eux s’est mobilisée devant le ministère de l’Intérieur, matraques et lance-grenade lacrymogènes au poignet. Se préparant, au cas où…
A 12h30, on lève le camp, rien ne se passe. 

12h55, le ministre de l’Intérieur quitte la chancellerie en compagnie d’une délégation d’officiers d’un pays étranger. Une dame, accompagnée d’une fillette en pleurs, crie de toutes ses forces que Laârayedh n’a pas tenu ses promesses. Elle était seule. 

Le cortège ministériel d’une bonne dizaine de véhicules - sans compter les motards- quitte les lieux. 

Plus loin, devant le Théâtre municipal, une foule rassemblant quelques 250 personnes - dont des journalistes et des amateurs de vidéos - est dispersée par les forces de l’ordre. Une autre dame crie qu’elle va porter plainte auprès du syndicat. Un homme en civil rétorque avec une grossièreté, vite imitée par son « compagnon », un agent de 22-23 ans en tenue officielle noire.

A quelques mètres, plusieurs hauts responsables du ministère (dont des DG) observent l’évolution de la situation, oreillettes collées et portables à la main.
Circulez, il n’y a rien à voir…

Une autre dame vient apostropher un agent portant de hauts grades et l’interroge sur le lieu de la manifestation enfantine, préalablement prévue. « Elle est juste là », lui répond-il avant de sortir un rire moqueur, une fois qu’elle ait tourné le dos. 

Il n’y avait point de manif ce samedi 2 juin 2012. Juste des souvenirs de manif…

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