mardi 22 mai 2012

La Tunisie, site attractif pour les banques ?

Selon des bruits de couloirs, assez persistants, des institutions financières cherchent à s’implanter en Tunisie. 

Ainsi, ce sont les Libanais de Bank Audi qui compteraient revenir à la charge pour s’installer en Tunisie. La banque n’est pas à son premier coup d’essai puisqu’elle figurait, déjà, sur la « short-list » des candidats à la reprise lors de la privatisation de la Banque Tuniso-Koweitienne (BTK) et de la Banque Franco-Tunisienne (BFT). 
En vue de construire une forte « franchise régionale », après la Turquie, la Tunisie semble l’un des objectifs de cette banque qui ne cesse de se développer dans la région Mena.
Par ailleurs, la GDB (General Development Bank) serait, elle aussi, intéressée par le marché tunisien. Mais dans la filière des finances islamiques et sous la forme d’une banque résidente.
Il importe de souligner que la GDB compte parmi ses principaux dirigeants le Tunisien Abdel Ilah Malki. Ce dernier aurait eu récemment des contacts ; semble-t-il fructueux ; avec le gouvernement provisoire.

Cependant, et en attendant de confirmer ces « intentions » il importe de s’interroger sur les avantages et les inconvénients de ces nouveaux venus sur la scène bancaire et financière tunisienne, sachant que la Tunisie compte, actuellement, 34 établissements de crédits répartis entre 21 banques et 13 établissements financiers (9 leasing, 2 factoring et deux banques d’affaires) ainsi que 17 banques spécialisées ou à statut particulier (8 banques off-shore et 9 bureaux de représentation). Un peu trop pour le marché tunisien ! 

Tunisie - L’absence intrigante de Lamine Doghri

Cela fait des semaines que l’on ne voit plus à son bureau Lamine Doghri, secrétaire d’Etat auprès du ministre du Développement régional et de la Planification. 

Interrogé par Business News, son secrétariat nous déclare qu’il est en mission à l’étranger pour une douzaine de jours. Une mission de longue durée par rapport à la moyenne, mais ces propos sont contredits par ceux que l’on répète dans les coulisses du département à la Place de la Monnaie à Tunis. Selon nos propres sources, cela fait un mois que le secrétaire d’Etat est absent.
Selon nos confrères d’Eco Journal, qui évoqueront le sujet, avec force détails dans leur prochain numéro, M. Doghri serait absent depuis deux mois. 
Information confirmée par de hauts responsables de ce département qui expliquent l’absence par des différends entre le secrétaire d’Etat (indépendant) et son ministre Jameleddine Gharbi (Ennahdha). 

Quoi qu’il en soit, Lamine Doghri a rejoint sa famille qu’il a laissée en Arabie Saoudite lorsqu’il a été appelé en renfort pour rejoindre le gouvernement. 

Des hommes d’affaires binationaux portent plainte contre le gouvernement tunisien

Des hommes d’affaires franco-tunisiens comptent porter plainte auprès du tribunal administratif contre la présidence du gouvernement, le ministère des Finances et celui du Commerce, annonce Me Abdennaceur Laouini sur les ondes de Mosaïque FM.

Ces hommes d’affaires reprochent aux autorités d’avoir entravé leur business.
Selon lui, le gouvernement est responsable du préjudice qui leur a été causé puisque ce dernier n’a pas encore publié le cahier des charges permettant de faire sortir leurs marchandises de la douane.
En plus, certaines marchandises ont été endommagées vu qu’elles sont dans la douane depuis plus qu’un an. D’autres ont été même volées.

L’avocat a, également, précisé que le recours à la justice française est possible vu que ces hommes d’affaires ont la double nationalité (tunisienne et française).

Tunisie - 15 ans de prison pour les kidnappeurs de l’enfant Montassar

Le tribunal de première instance de Tunis a prononcé mardi 22 mai 2012 les peines contre les cinq kidnappeurs de l’enfant Montassar. 
Trois d’entre eux ont écopé de quinze ans de prison, un de deux ans de prison et le dernier de deux ans de prison avec sursis.

L’affaire, qui a commencé le 19 octobre 2010, avait alors défrayé la chronique et provoqué la première alerte enlèvement en Tunisie. Mais l’administration n’a pas bien géré la médiatisation et a dû convoquer plusieurs patrons de médias, à la brigade criminelle, pour leur ordonner de cesser de parler de cette affaire. 
Montassar a été finalement retrouvé le 7 décembre 2010 et ses kidnappeurs ont tous été arrêtés. Pour justifier leur acte, ils ont déclaré qu’ils voulaient rançonner et se venger du père de Montassar, ancien employeur de l’un des kidnappeurs. 

Tunisie – Le parti républicain propose la date du 14 janvier pour les élections

Issam Chebbi, membre du parti républicain (PR), a déclaré lors de la conférence organisée mardi 22 mai 2012, que son parti estime que le 14 janvier 2013 serait la date idéale pour les prochaines élections en Tunisie.
Selon Mosaïque FM, M. Chebbi a également souligné que le PR présentera un calendrier bien détaillé à ce propos à l’Assemblée nationale constituante à travers son bloc parlementaire.
Selon lui, tout report serait une perte de temps et d’effort.

Pour rappel, Mustapha Ben Jaâfar, président de l’ANC avait proposé la date du 20 mars 2013 pour l’organisation des élections alors que Kamel Jendoubi, président de l'ISIE, estimait que la tenue des élections à cette date serait impossible.

Tunisie - Baghdadi Mahmoudi bientôt extradé vers la Libye

Noureddine Bhiri, ministre tunisien de la Justice, a indiqué, mardi 22 mai 2012, que l’ancien Premier ministre libyen Baghdadi Mahmoudi sera extradé vers la Libye dans les quelques jours ou semaines avenir, selon l’agence Reuters.

M. Bhiri a précisé, à la même source, que le gouvernement a décidé l’extradition de M. Mahmoudi et qu’il restait juste quelques formalités à effectuer.
Il a noté que l’ancien Premier ministre libyen sera renvoyé dans son pays dans les quelques jours ou semaines avenir, précisant que la Libye s’est engagé à lui faire un procès équitable.

Notons qu’une source au palais présidentiel a précisé, à l’AFP, que le décret d'extradition n'avait pas encore été signé.

Tunisie - Des sinistrés des inondations de Bou Salem réclament le versement des indemnités et menacent d’incendier le siège de la délégation

Un groupe d’habitants de Bou Salem, sinistré lors des dernières inondations ont bloqué les deux principaux accès de la ville en incendiant des pneus. Leur mécontentement est dû au retard dans le déblocage des indemnités, promises par le gouvernement pour dédommager des dégâts subis pendant cette catastrophe naturelle qui a touché la région, selon plusieurs médias de la place.

Les protestataires ont menacé d’incendier le siège de la délégation. Ce qui a amené les employés à quitter et fermer les lieux qui sont actuellement sous protection de l’armée, selon Shems Fm.
Les contestataires réclament la venue du gouverneur de Jendouba pour leur fixer la date de versement des indemnisations promises.

Mélange parti-Etat : Ennahdha tient son congrès à la municipalité

Chassez le naturel, il revient au galop et ceux qui croyaient que les affaires d’un parti ne se mélangent plus avec ceux de l’Etat en auront pour leurs frais. 
En témoigne cette photo, prise par un citoyen, de la mairie de Nabeul où s’est tenu dimanche dernier le congrès de la section locale d’Ennahdha de Nabeul. 
De quel droit, une administration sous la tutelle du ministère de l’Intérieur est mise à la disposition d’un parti, quel qu’il soit ? Allez savoir ! 

Tunisie – Le procès de Béji Caïd Essebsi reporté au 29 mai

Le tribunal de première instance de l'Ariana a décidé, mardi, de reporter au 29 mai 2012, l'examen de l'action intentée par le prédicateur Mohamed Habib Boussarsar contre l'ancien Premier ministre Béji Caïd Essebsi, annonce Me Jamel Jebahi, avocat du requérant dans cette affaire 
L'avocat précise que les déclarations de Béji Caïd Essebsi contre son client Mohamed Habib Boussarsar constituent « un crime de diffamation commis par voie de médias », soulignant que « la justice suivra son cours dans cette affaire ».
De son côté, Me Chokri Belaid, avocat de Béji Caïd Essebsi, a qualifié l'affaire intentée contre son client de « scandale », précisant qu'un non-lieu pour vice de procédure sera prononcé dans ce procès comme c'est le cas pour des affaires de ce genre.

Tunisie – Le transfert des bars de Sidi Bouzid à la zone industrielle à l’étude

Le calme a été rétabli à Sidi Bouzid, après les événements du weekend, mais les bars demeurent jusqu’à maintenant fermés, selon une déclaration faite à Shems Fm à l’issus d’une réunion.

Le gouverneur de Sidi Bouzid Néjib Mansouri aurait rencontré les deux clans séparément (les salafistes d’une part et les revendeurs d’alcool d’autre part). Il aurait promis de trouver une solution dans les plus brefs délais en déplaçant les bars hors du centre ville et des quartiers résidentiels. Le transfert des bars à la zone industrielle est à l’étude afin d'éviter tout incident à l'avenir, selon la même source.
En outre, M. Mansouri aurait promis, également, l’éradication des points de vente illicites d’alcool

Bilan de la BCT sur la conjoncture économique et financière de la Tunisie jusqu’à mi-mai 2012

La Banque centrale de Tunisie (BCT) vient de publier les données relatives à la conjoncture économique et financière du pays jusqu’au 15 mai 2012.
Il en ressort que le taux de croissance économique pour l’année 2011 a été révisé de nouveau à la baisse, soit -1,8% aux prix constants selon des prévisions actualisées du budget économique pour l’année 2012.

Au niveau sectoriel, les indicateurs de la production agricole relatifs à l’élevage et à la pêche ont affiché une relative amélioration au cours du premier trimestre de l’année 2012 en comparaison avec la même période des années 2010 et 2011.
Concernant le secteur industriel, les retombées de la récession économique dans la zone euro sur l’économie nationale ont commencé à se faire ressentir , comme en témoigne la baisse des exportations des industries mécaniques et électriques au cours du mois d’avril 2012 (-4,1% contre 25,2% au cours du même mois de l’année précédente), ainsi que les industries d’habillement, cuirs et chaussures (-22,4 % contre 19,2%), outre la baisse des importations des biens d’équipement (-2,7 %), et des matières premières et demi-produits (-2,8%). De son coté, l’activité touristique a poursuivi sa reprise au cours du mois d’avril, enregistrant un accroissement des entrées de touristes au cours des quatre premiers mois de l’année en cours (51,8% en terme de glissement annuel contre -41,8% une année auparavant) et des recettes en devises (696,3 MDT, soit une hausse de 34,1% contre 519,2 MDT et -30,5% en 2011).

Concernant les paiements extérieur, la balance générale des paiements extérieurs a dégagé un déficit de 725 millions de dinars (MD), au cours des quatre premiers mois de l’année 2012, enregistrant une baisse notable en comparaison avec la même période de l’année 2011 (2.316 MD), suite à l’affermissement de l’excédent de la balance des opérations en capital et financières tandis que le déficit courant a continué à se creuser sensiblement.
Le déficit des paiements courants a atteint 2.071 MD au cours des quatre premiers mois de l’année 2012, soit 3% du PIB contre 1.619 MD et 2,5% au cours de la même période de l’année 2011 et ce, en relation avec l’élargissement du déficit commercial de 38,8% ou de 928 MD, atteignant 3.314 MD suite à l’accroissement des importations de 13,4% contre 6% pour les exportations (5,9% et 11,1% un an auparavant, respectivement).
L’impact du déficit commercial a été atténué par l’amélioration de l’excédent de la balance des services de 175 MD au cours des quatre premiers mois de l’année en cours suite à l’accroissement des recettes touristiques d’une part, et la contraction du déficit de la balance des revenus de facteurs et des transferts courants de 223 MD sous l’effet notamment de l’augmentation des revenus de travail de 22,5%, d’autre part.
Le solde excédentaire de la balance des opérations en capital et financières s’est élevé à 1.346 MD au cours des quatre premiers mois de l’année en cours contre un déficit de 697 MD au cours de la même période de l’année 2011, et ce en rapport avec la hausse des flux au titre des investissements directs étrangers de 19,3% et l’affermissement de l’excédent de la balance des prêts-emprunts et autres engagements, atteignant 840 MD.
Suite à ces évolutions, les avoirs nets en devises se sont stabilisés, au 15 mai courant, au niveau de 9.857 MD ou 101 jours d’importation contre 113 jours à la fin de l’année 2011.

Selon ce rapport de la BCT, les pressions inflationnistes se sont accrues au cours du mois d’avril 2012, l’indice des prix à la consommation ayant enregistré une hausse de 0,8% en comparaison avec le mois de mars de la même année. En termes de glissement annuel, la hausse a atteint 5,7% alors que le taux d’inflation s’est situé en moyenne à 5,5%, un taux considéré élevé en comparaison avec celui de 3,5% enregistré en 2011 et de 4,8% prévu dans le cadre du budget économique pour l’année 2012, étant signalé que les niveaux de la majorité des indices de l’inflation sous-jacente ont enregistré une hausse.
Face à la poursuite de la contraction de la liquidité bancaire au cours du mois d’avril 2012, les interventions de la BCT sur le marché monétaire se sont accrues pour se situer en moyenne à 3.462 MD en avril contre 3.351 MD au cours du mois de mars.
Les pressions exercées sur la liquidité bancaire se sont poursuivies dés le début du mois de mai courant. Ainsi, les besoins des banques en refinancement auprès de la Banque Centrale se sont accrus, ce qui a engendré la hausse du taux d’intérêt moyen du marché monétaire pour s’établir à 3,72% durant cette période contre 3,64% au mois d’avril précédent.

Le montant global des dépôts auprès des banques a connu une hausse de 3,5% au cours des quatre premiers mois de 2012. Quant aux concours à l’économie, ils ont progressé à un rythme moins rapide que celui enregistré au cours de la même période de l’année écoulée, soit 4%. Les comptes débiteurs, les créances impayées et les crédits de consolidation ont représenté la part la plus importante de l’augmentation globale des crédits, ce qui révèle plus de difficultés en matière de recouvrement, sachant que les crédits à la consommation ont connu, à leur tour, une hausse sensible.
Par secteur, les industries manufacturières ont représenté 45,2% de cette hausse, tandis que les secteurs du tourisme et de la promotion immobilière ont représenté 18,8% et 14,3% respectivement de l’augmentation totale.

Concernant l’activité du marché financier, les transactions réalisées sur la côte de la bourse ont connu un dynamisme au cours du mois d’avril et jusqu’au 4 mai, pour se situer à 310 MD, portant ainsi leur volume cumulé depuis le début de l’année à 743 MD ou un volume quotidien moyen de 8,5 MD. Les émissions de l’Etat se sont poursuivies au cours du mois d’avril 2012, pour atteindre 182 MD.
L’évolution du marché financier au cours du mois d’avril 2012 a été marquée par la hausse de l’indice de référence TUNINDEX à un rythme relativement rapide (+5,6% comparé à fin mars précédent) grâce à la hausse notable des prix de certaines actions non financières alors que l’indice a enregistré un léger repli de 0,4% au cours de la première semaine du mois de mai, ainsi son rendement a atteint 7,3 % depuis le début de l’année en cours, alors que le rendement de l’indice du secteur bancaire était en deca de celui de l’indice TUNINDEX ne dépassant pas 1,9 % depuis le début de l’année.

Tunisie - Grève ouverte des adhérents de la CGTT à Tunisair

Les agents de Tunisair, affiliés au Syndicat de base relevant de la CGTT, ont décidé de transformer leur grève générale de deux jours (les 22 et 23 mai 2012) en une grève ouverte aux aéroports de Tunis-Carthage, Djerba et Monastir, si les autorités de tutelles ne répondaient pas à leurs revendications.

Cette escalade du syndicat est en réaction à leur exclusion délibérée des négociations sociales par l’administration, selon la déclaration d’un syndicaliste de la CGTT à Shems Fm. En effet, l’administration ainsi que le ministère des Affaires sociales n’ont même pas daigné programmer une réunion de négociation, explique-t- il.
La CGTT veut que le syndicat ayant le plus d’adhérents représente les employés dans les négociations sociale ou au moins qu’il y participe, car pour l’instant seule l’UGTT est invitée à ces réunions.
Le syndicaliste a fustigé ce qu’il considère comme une conspiration entre l’UGTT et l’administration. Il a précisé que le matin même, la grève n’a pas eu d’incidence, mais il a estimé que cela pourrait changer dans les heures à venir.

Rappelons que suite à l’annonce de cette grève, Tunisair avait réagi en précisant, dans un communiqué, que «ce mouvement, s’il a lieu, n’aura pas d’incidence directe sur l’activité de la compagnie». Les vols de la compagnie auront lieu comme prévu et les services se dérouleront comme à l’accoutumée», a indiqué le document. Tunisair avait expliqué que moins de 500 personnes sont adhérentes à la CGTT, d’où sa certitude quant au bon déroulement de son activité les 22 et 23 mai.

Salaire des députés : 3700, 4200 ou 4800 dinars, qui dit mieux?

La question du salaire alloué à chaque élu de l’ANC, est devenue un sujet de controverse après la publication de notre article d’hier, avec plusieurs montants cités et plusieurs versions des détails de ces salaires.
Souad Abderrahim, élue d’Ennahdha contactée par Business News, a déclaré ne pas être très bien informée, mais a tout de même affirmé que le salaire de base ne dépasse pas 2300 dinars auquel s’ajoutent une prime de logement fixée à 900 dinars et une autre prime de transport fixée à 500 dinars. Cela nous fait donc un total de 3700 dinars, selon Mme Abderrahim.

D’un autre côté, Héla Hammi également députée d’Ennahdha et vice-présidente de la commission chargée de la gestion générale et du contrôle de l’exécution du budget, a affirmé sur les ondes d’Express Fm que le salaire de base a été augmenté conformément à l’usage du parlement (augmentation tous les trois ans), pour atteindre 2700 dinars. Deux primes ont été ajoutées à ce salaire de base selon Mme Hammi. La première correspond au remplacement des frais d’hébergement des élus dans des hôtels, par un forfait logement de 900 dinars, calculé sur la base de 50 dinars X 18 jours de travail effectif des élus par mois. La deuxième prime est celle du transport estimée à 600 dinars, correspondant aux frais de locations de voitures. Mme Hammi, affirme donc que le salaire d’un élu est fixé à 4200 dinars et qu’il s’agit d’un montant quasi définitif car approuvé par le Président de l’ANC.

Mahmoud El Baroudi, député élu sur les listes du PDP s’est exprimé sur Jawhara FM et dit qu’il ne connait pas de combien est l’augmentation précisément. Il a parlé d’un salaire de 2300 dinars, augmenté à 2500 ou à 2600 dinars auxquels on a ajouté des primes pour ceux qui habitent loin de la capitale. M. Baroudi relativise en parlant des frais d’hébergement à l’hôtel de certains élus qui coûtaient 2500 dinars par personne. Il dément notre information tout en précisant, paradoxalement, qu’il n’a pas les détails de l’augmentation ! 
Il achève son intervention en disant qu’il respecte Business News et ceux qui y travaillent et dit que nous aurions dû vérifier nos informations avant leur publication. 
Nous le rassurons, ainsi que nos autres lecteurs, nous avons bien vérifié nos informations, bien qu’elles aient été publiées au conditionnel. Et cette vérification a eu lieu auprès de sources à l’intérieur de l’ANC (où il n’y a pas que des élus) et au ministère des Finances. 
Une note signée par Mustapha Ben Jaâfar a bel et bien été envoyée au ministère des Finances et indique que le salaire des élus de la Constituante sont passés de 2300 dinars à 4800 dinars. La même source ajoute que cette mesure sera mise à exécution dès la fin de ce mois pour les salaires de mai. 
Les élus, pour leur part, comme remarqué plus haut, ont tous des informations imprécises et différentes les uns des autres. 
Il est vrai cependant que nous n’avons pas la précision s’il s’agit d’un salaire ou d’un salaire+primes, puisqu’il s’agit de virements. Comme nous l’avons préalablement indiqué (et c’est pour cela que nous avons utilisé le conditionnel), cette mesure doit être préalablement validée par le chef du gouvernement et le ministre des Finances, ce qui n’est pas encore le cas, selon notre source. 
On notera enfin que nous n’avons pas reçu de démenti officiel, alors que les différentes administrations ont l’habitude de réagir (par téléphone) dans l’heure qui suit la publication d’un article pour de pareils sujets controversés. 

Adnène M’nasser critique sévèrement le gouvernement sur fond de : « ce n’est pas moi, c’est l’autre »

La libération de Kaïs Ben Ali, neveu de l’ancien président, a suscité la colère de plusieurs personnes dans les rangs des militants et proches du CPR. 
Selon eux, Kaïs Ben Ali n’est qu’un criminel qu’il faut garder en prison et si son dossier juridique est vide, c’est que l’on n’a pas réuni les pièces et les preuves nécessaires pour l’impliquer. 
La colère des militants et sympathisants du CPR s’est transformée carrément en insultes à l’encontre des dirigeants du parti au pouvoir qui auraient, selon eux, tourné le dos à leurs promesses et engagements.

Adnène M’nasser, porte-parole du président de la République, n’est pas resté insensible aux critiques des siens et a publié un article en langue arabe sur le site Nawaat, intitulé « Pour que le gouvernement ne creuse pas sa tombe et la tombe de la Révolution ». 
Dans cet article, M. M’nasser constate que les « criminels » de l’ancien régime ont été libérés, sans surprise, et ont pu échapper même aux accusations de droit commun. 
« La catastrophe, dit-il, c’est que quelques uns parmi ceux au pouvoir estiment que de tels verdicts prouvent que la justice est indépendante et montrent qu’il n’y a aucune ingérence dans le système judiciaire ». 
Le porte-parole estime qu’il n’y a pas plus « idiot » que cette vision parce qu’elle résume une situation complexe dans une opération technique qui ne sert ni la justice, ni les justiciables. « Cette vision technique de l’indépendance de la Justice, déclare M. M’nasser, ne prend pas en considération la révolution et ses objectifs et que le succès de cette révolution est intimement lié à l’exclusion totale des criminels de l’ancien régime de la vie publique, même si cela mène à une certaine injustice ! »
D’après M. M’nasser, les objectifs de la révolution sont prioritaires par rapport à la justice. 
« Le problème est que certains estiment avoir atteint les objectifs de la révolution en passant de l’opposition au pouvoir, mais ils oublient que ceux qui sont allés voter voulaient couper totalement avec l’ancien système. Sous le sceau de la transition démocratique, l’ancien système est en train de s’infiltrer petit à petit dans la vie active, content que le gouvernement préfère la justice de l’appareil judiciaire cassé à la véritable justice voulue par tout le monde. »
Pour M. M’nasser, dans les révolutions qui se respectent et dans les gouvernements qui respectent les révolutions de leur peuple, ce n’est pas ainsi que l’on classe les priorités. 
Plus loin, il indiquera que tout le monde semble avoir compris cela, sauf le gouvernement. 

L’article de M. M’nasser suscite plusieurs interrogations et la première d’entre elles, sur les relations de la présidence de la République avec son partenaire. Y a-t-il une grave crise entre les deux parties au point que le porte-parole de la présidence oublie son devoir de réserve et s’exprime aussi violemment sur une tribune publique, d’autant plus qu’il n’indique nullement si c’est son point de vue personnel, de militant CPR ou de porte-parole ? Et l’on s’interroge si le président de la République est au courant ou non d’une telle publication. 
On s’interroge également si c’est normal qu’un représentant de la plus haute instance de l’Etat puisse qualifier de « criminels » des personnes contre qui il n’a pas de preuves ? Qu’il juge sur la base de rumeurs et de mauvaise réputation ? Est-ce normal qu’il accepte qu’il y ait une injustice, après une révolution ?

Le hic, dans tout cela, est que Adnène M’nasser perd toute sa crédibilité quand on sait qu’il est lui-même entouré, au palais de Carthage, par certaines figures de l’ancien régime. 
Il perd également toute sa crédibilité quand on sait que le timing de sa publication coïncide avec la colère des siens et donne l’apparence de quelqu’un qui ne veut pas assumer ses responsabilités en disant : « ce n’est pas moi, c’est l’autre ». 
Enfin, il perd sa crédibilité quand on sait que la réponse pour un homme d’Etat, dans de telles circonstances, est dans la démission. Ceci aura signifié que l’on refuse de cautionner une politique et que l’on n’a rien pu changer de l’intérieur. 
Or M. M’nasser tient à garder son confortable poste à la présidence sans assumer les dénigrements et les critiques sincères de ses sympathisants. Le beurre et l’argent du beurre, en somme. 

Invité hier sur Hannibal TV, Noureddine Bhiri, ministre de la Justice, a répondu à toutes les accusations relatives à la libération de Kaïs Ben Ali en rappelant les conventions internationales signées par la Tunisie, relatives à l’indépendance de la justice. Il attire l’attention que la non-ingérence du gouvernement a permis une victoire inédite au Canada dans l’affaire de Belhassen Trabelsi où la juge a estimé qu’il ne craint rien s’il rentre en Tunisie puisque la justice y est indépendante. Sans parler du signal positif que l’on donnera à tous les partenaires internationaux (politiques et économiques) en offrant à la justice toute l’indépendance qu’elle se doit d’avoir. 
Sans aucun doute, Adnène M’nasser ne cherche pas à faciliter le refuge des fuyards à l’étranger, mais sans aucun doute aussi, M. M’nasser a une vision à très court terme de la justice et des obligations d’un Etat à l’encontre de ses citoyens, y compris les plus corrompus d’entre eux. 

Tunisie - 575 mille dollars pour la construction d’un service d’urgence et d’un laboratoire à El Faouar financé par les Etats-Unis

L'ambassadeur des Etats-Unis d'Amérique à Tunis, Gordon Gray, a donné le coup d’envoi des travaux de construction d’un service d’urgence et d’un laboratoire à l’hôpital local de la Délégation d’El Faouar (gouvernorat de Kébili). Le montant de cet investissement accordé par les Etats-Unis d’Amérique atteint 575 mille dollars (soit 891,250 mille dinars).

Ce projet entre dans le cadre d’un programme de coopération tuniso-américaine, pour lequel les Etats-Unis ont accordé un budget de 2,021 millions dollars au ministère de la Santé publique et dont le but est le développement et le renouvellement de l’infrastructure sanitaire dans le Sud du pays.
Le projet compte, selon les déclarations du directeur des hôpitaux de Douz et d’El Faouar, la construction de 2 services (urgences et laboratoire) sur une surface de 712 m2, outre un don d’une ambulance à l’hôpital régional El Faouar.

Tunisie – Résultat de l’offre à prix ferme des AMS

Dans un communiqué rendu public lundi 21 mai 2012, la Bourse de Tunis annonce que la souscription à l’augmentation de capital par l’émission de 1 000 000 actions nouvelles de la société AMS ouverte du lundi 30 avril 2012 au vendredi 11 mai 2012, a été clôturée.

Les 2 461 680 actions anciennes qui composent le capital social actuel de la société AMS ainsi que les 1 000 000 actions nouvelles émises dans le cadre de l’augmentation du capital, soit un total de 3 461 680 actions de nominal cinq dinars chacune sont introduites, depuis le 18 mai courant, au Marché Alternatif des titres de capital de la cote de la Bourse, au cours de 10 dinars.
La Bourse de Tunis précise, cependant, que le démarrage des négociations sur la totalité des actions de la société sera annoncé par avis dès l’achèvement des formalités juridiques de réalisation de l’augmentation de capital.

Notons d’autre part que les 400 000 actions offertes dans le cadre du Placement Garanti ont été totalement placées auprès de 7 investisseurs institutionnels.

Tunisie – La douane déjoue 2 importantes tentatives de contrebande

Plus de 40 camions en provenance de Libye ont été interceptés et saisis par les services de la douane après avoir forcé le point de passage frontalier de Ras Jedir, ce lundi 21 mai 2012, en direction du territoire tunisien.
Ces camions sans plaques d’immatriculation transportaient des fruits (pommes, bananes…).
Des agents de douane, présents sur place, ont été agressés lors du processus. Selon Mosaïque FM, les forces de l’ordre et les membres de l’armée ne sont pas intervenus pour absence d’instructions.

Par ailleurs, le major Najeh Brahem a indiqué sur les ondes de la radio que la douane tunisienne a également déjoué, au cours de la même journée, une tentative de contrebande d’une grande quantité de carburant en provenance de la Libye. Suite à cette opération, la douane a pu saisir plus de 20000 litres d’essence et de 4000 litres de pétrole.

Tunisie - Mobilisation pour la Journée mondiale de lutte contre la sclérose en plaques

A l’occasion de la célébration de la Journée mondiale de lutte contre la sclérose en plaques le 26 mai 2012, l’Association tunisienne des malades de la sclérose en plaques (ATSEP) se mobilise pour sensibiliser l’opinion publique ainsi que les malades et récolter des fonds pour ses traditionnelles actions humanitaires qu’elle organise tout au long de l’année. 

Ainsi, les fonds récoltés le 26 mai, lors des différentes manifestations caritatives qui seront organisées, serviront notamment à créer un centre de soins spécialisé pour les personnes souffrant de sclérose en plaques.
Il s’agit d’un projet pionnier unique en son genre en Afrique qui aura pour objet de traiter la maladie. Il contribuera également à encadrer et accompagner les malades et leurs familles au sein d’un établissement totalement spécialisé.

La célébration de la Journée se fera en deux temps. Un volet scientifique destiné aux malades et à leurs familles mais aussi à la grande communauté médicale avec au menu plusieurs conférences et en présence de Khalil Zaouia, ministre des Affaires sociales, et ce à partir de 15h00, à l’hôtel Golden Tulip El Mechtel.
Un second volet spectacle et mode animé par le duo Meriem Ben Mami et Mohamed Ali Ben Jemaâ, au show room du groupe Alpha (Jaguar et Land Rover) qui a mis bénévolement son local à la disposition de l’association. Le spectacle sera entrecoupé de shows comiques et de musique avec notamment la participation du musicien Anis Letaief et de l’humoriste Jaâfar Gasmi.
Notons que au cours de la soirée, parrainée à partir de l’Italie par la Top model tunisienne Afef Jnifen, il y aura 3 défilés de mode : l’un des jeunes créateurs tunisiens (Maram Ben Aziza, Salah Barka, Ahmed Talfit, Ali Karoui), le deuxième avec de grands couturiers (Givenchy, Balenciaga…) élaboré par Haïfa Hriz (Ekception) et enfin le designer russo-italien Sergei Grinko, révélation de la dernière Fashion Week de Milan, présentera quelques unes de ses nouvelles créations (avec animation assurée par la chanteuse Viktoria Modesta venue bénévolement tout spécialement de Londres pour la circonstance).

En outre, une vente aux enchères d’un genre particulier est organisée. La société Alpha International s’est engagée à reverser à l’association 1% sur la vente de 3 de ses voitures en Tunisie, deux Jaguar et une Range Rover Evoque. Afef Jnifen a mis en vente au profit de l‘association plusieurs dizaines d’articles, dont des casquettes authentiques de marque (Redbull, Vodafone, Pirelli...) ; des maillots de foot signés (Seedorf & Ibrahimovic, Milito & Cambiasso & Zanetti), des sacs portant des griffes de renommée (Miu Miu, Armani, Prada, Tod’s, Hogan, Cavalli, Alberta Ferretti…). Les artistes tunisiens ne sont pas en reste puisque la chanteuse Amina Fakhet à offert l’une de ses fameuses robes de couleur bleu, Jaâfar Gasmi participera lui aussi avec un T-Shirt dédicacé, Anis Letaief avec un objet personnel, en plus des dons des designers cités plus haut.
Les droits d’entrée à la soirée seront de 50 et de 100 dinars par personne, droits qui alimenteront également les œuvres de l’ATSEP.

Rappelons qu’en Tunisie, on estime à 6.000 le nombre de personnes touchées par cette maladie.

Tunisie - Conférence multipartite sur la contrebande à Sfax

Sous le patronat du ministère des Finances, une conférence intitulée : «La lutte contre le phénomène de contrebande, une responsabilité nationale commune» a été organisée le lundi 21 mai 2012 à Sfax.

Etaient présents, le gouverneur de la région, le président du l’UTICA, les directeurs généraux et régionaux des institutions concernées dans les secteurs du commerce, des impôts, de la douane, de la Garde nationale, de la santé … ainsi que des hauts cadres administratifs et plusieurs hommes d’affaires.

Cette conférence entre dans le cadre d’une campagne lancée par le ministère des Finances pour la lutte contre le commerce illicite, notamment la contrebande dans les carburants, à travers une meilleure coordination entre les secteurs concernés. Cette coordination touche aussi bien les réseaux de transfert illicite de marchandise que sa distribution et sa commercialisation en intensifiant les opérations de contrôle et les tournées d’inspection.

Bien que plusieurs commissions soient déjà opérationnelles, telles que la commission de contrôle sécuritaire, celle de la lutte contre la contrebande, celle de l’approvisionnement, de contrôle économique ou encore la commission de sensibilisation, le fléau reste toujours menaçant pour l’économie nationale et la sécurité des citoyens.

Après l’allocution du secrétaire d’Etat pour les finances, Slim Besbès, le sujet a été traité et discuté sur deux plans, économique, présenté par Habib Dimassi directeur général de la concurrence et des recherches économiques au ministère du Commerce et Béchir Boujday, président de la ligue nationale de la mécanique à l’UTICA, et un deuxième plan, sécuritaire, traité par Mohamed Rabhi directeur au ministère de la Santé, Jamel Chakhari, directeur de la Garde Nationale à la direction de la douane et Mokhtar Afif, de la direction des frontières terrestres au ministère de l’Intérieur.

Tunisie – Grève générale et tentative de passage en Algérie, signes de protestation à Aïn Draham

Environ 150 jeunes ont quitté, lundi matin 21 mai 2012, la ville de Aïn Draham se dirigeant à pied vers le point de passage frontalier de Babouche, pour tenter de passer en Algérie. 
Après avoir passé les frontières tunisiennes, les jeunes se sont arrêtés devant les bureaux de la douane algérienne, scandant des slogans revendiquant des emplois et le développement de la région et dénonçant «l'état de pauvreté et de marginalisation qu'ils sont en train de vivre».
Les protestataires ont réclamé la présence d'un responsable du gouvernement provisoire «compte tenu de l'absence de réponse de la part des autorités locales et régionales». Ils ont menacé de radicaliser leur mouvement au cas où leurs revendications ne sont pas satisfaites.

Une grève générale a été observée, lundi, dans la délégation d’Aïn Draham, dans tous les établissements publics et les entreprises économiques, à l'exception de l'hôpital, des pharmacies, des boulangeries et du lycée de la ville. Elle a été organisée en signe de protestation contre l'état «de marginalisation et d'exclusion vécue par la localité».
Les habitants de la délégation demandent, principalement, le développement et les emplois dans la région, l'amélioration de l'infrastructure, l'aménagement des constructions endommagées par les dernières chutes de neige et les glissements de terrain, la consolidation du pôle touristique de Aïn Draham et la création d'un marché de libre-échange avec l'Algérie.

Des citoyens ont, d'autre part, organisé une marche pacifique qui a parcouru la rue principale de la ville, scandant des slogans appelant le gouvernement provisoire à porter son attention sur le développement dans la région et l'amélioration des conditions de vie. Ils ont fait part de leur mécontentement face à l'extension de la pauvreté et la cherté de la vie, dans une zone où la nature n'est pas clémente.
Par ailleurs, la route principale de la ville et celle menant à la délégation de Fernana ont été fermées à la circulation, au niveau de Aïn Boumarchane. D'autre part, des commerçants ont indiqué à la correspondante de la TAP qu'ils sont contre cette grève «qui leur été imposée en l'absence d'une situation sécuritaire stable».

SMT : Les dispositions concernant la confiscation des biens mal acquis portent atteinte à l’indépendance du pouvoir judiciaire

Le Syndicat des magistrats tunisiens (SMT) a dénoncé, lundi, «les atteintes à l’indépendance du pouvoir judiciaire». 
Les dispositions annoncées récemment concernant la confiscation des biens mal acquis sont en contradiction avec le contenu du décret-loi N°13 en date du 14 mars 2011 et les principes fondateurs de la justice transitionnelle, estiment les magistrats. La justice transitionnelle nécessite de dévoiler les vérités et de rendre compte de ses actes avant de passer à l’étape de réconciliation.