mercredi 9 mai 2012

Face au favoritisme et au silence du pouvoir, Nebil Jridet entame sa grève de la faim sauvage

Nebil Jridet, directeur fondateur du premier journal hebdomadaire tunisien indépendant en langue Arabe, paru après la révolution « Al Oula Attounissia », est passé de la menace à l’exécution de sa grève de la faim sauvage et ouverte. 

C'est-à-dire qu’il se privera, à partir d’aujourd’hui, de tout aliment, mais aussi d’eau et de sucre jusqu’à ce que le gouvernement trouve des solutions tangibles (même partielles) pour instaurer l’équité et la transparence dans la répartition de la publicité publique, dans le strict respect des lois organisant le secteur.

Jeudi dernier, M. Jridet a publié un communiqué, resté sans suite, dans lequel il a menacé d’entrer dans une grève de la faim sauvage. Un communiqué adressé à la présidence de la République Tunisienne, au chef du gouvernement, au président de l’Assemblée Constituante, aux divers représentants des structures gouvernementales et aux médias.

Le directeur d’Al Oula constate, comme tous les observateurs de la scène médiatique tunisienne, le favoritisme en matière de répartition équitable de la publicité publique entre les journaux, et la poursuite de la politique de l’indifférence affichée par les entreprises publiques à l’égard des multiples correspondances du journal. 

Dans un deuxième communiqué, rendu public mercredi 9 mai 2012, Nebil Jridet dit qu’il constate également la distribution de la publicité publique en fonction de l’orientation politique partisane basée sur l’allégeance au parti au pouvoir « Ennahdha » ou encore, au profit des journaux pseudo-indépendants ayant une ligne éditoriale « nahdhaouie » sans aucun appui légal ou données statistiques réelles.
Il remarque l’extinction de journaux sérieux et crédibles parus tous après la révolution en raison de leur privation de la publicité publique et des différents obstacles placés d’une part, par des forces économiques qui monopolisent les circuits de distribution des journaux et, d’autre part, par des forces politiques qui interférent dans le domaine de la répartition équitable de la publicité publique. 

Nebil Jridet justifie sa décision par l’indifférence du gouvernement face à cette affaire urgente et délicate et l’absence d’instructions claires et précises aux entreprises publiques pour l’adaptation de normes transparentes dans la distribution de la publicité publique, son refus de trouver, même partiellement, des solutions pour sauver les nouveaux journaux indépendants et les aider à sortir de l’impasse dans laquelle ils se trouvent.

Il relève également le silence continu devant les agissements des journaux spécialisés dans la diffamation, les scandales et le sensationnel et le grand soutien financier qui leur est fourni à travers l’insertion de la publicité publique et demande à ce que le gouvernement trouve des solutions tangibles, même partielles. 
Nebil Jridet fait assumer la responsabilité au gouvernement de toutes les complications pouvant survenir suite à cet acte de désespoir.

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