mardi 8 mai 2012

Tunisie - Grève générale à Kébili

Une grève générale a paralysé, lundi 7 mai 2012, la ville de Kébili où les écoles, collèges et les administrations n'ont pas ouvert leurs portes, alors que les commerçants ont baissé leurs rideaux et les transports publics n'ont pas quitté leur parc.
La grève générale répond à un appel lancé par la population et à une décision de l'Union régionale du travail (URT) qui avait annoncé une grève générale les 7 et 8 mai 2012, ainsi qu'au procès-verbal de la réunion de l'Union régionale de l'industrie, du commerce et de l'artisanat (URICA) qui soutient une grève d'une journée, dans toutes les chambres qui relèvent de cette organisation, dans la région.

D'après le document publié par le comité d'organisation de cette grève générale qui reprend plusieurs points du communiqué de l'URT et le procès-verbal de l'URICA, les revendications des citoyens de la région sont, notamment, le droit au travail et à une vie digne, l'ouverture des dossiers de la corruption et l'assainissement de l'administration de tous ses cadres corrompus. Ils réclament aussi des autorités qu'elles accordent davantage d'intérêt aux services publics de la santé, l'enseignement, le transport et l'environnement.
Les citoyens de la région demandent, en outre, la création de certains services administratifs qui n'existent pas dans le gouvernorat, tel que l'Office national des dattes, la garantie du droit de la région à une partie de ses richesses souterraines, la dynamisation du secteur touristique et le soutien aux jeunes investisseurs, dans les différents secteurs.

Selon le même document, les habitants du gouvernorat ont appelé des ministres à tenir une séance de travail spéciale, dans le gouvernorat de Kébili, en présence d'un comité de suivi de la société civile pour examiner les revendications des citoyens de la région. En outre, un sit-in ouvert de jeunes de la région se poursuit pour la 4ème journée consécutive, au siège du gouvernorat.
Des représentants des structures syndicales et administratives et des citoyens se sont joints à eux, lundi matin, pour soutenir ce mouvement. Une marche pacifique a, d'autre part, parcouru les rues de la ville de Kébili, avec des slogans appelant au droit de la région au développement global. Seuls les services de base et de la santé, en particulier le service d'urgence de l'hôpital régional, les pharmacies et les boulangeries n'ont pas arrêté le travail.

Il est à noter que le gouverneur de Kébili, Salah Sebai a présenté sa démission dimanche au ministre de l’Intérieur «pour l’intérêt général». Elle a été acceptée, selon une annonce de la présidence du gouvernement dans un communiqué rendu public, dimanche. Un nouveau gouverneur sera nommé ultérieurement, indique le communiqué.
Rappelons que Kébili a connu, durant la nuit de jeudi à vendredi, des actes de violence engendrant des dégâts matériels occasionnés sur des biens publics et privés. Des contestataires ont obligé, vendredi matin, le gouverneur à quitter son poste. Ils protestent, selon eux, contre «l’inapplication par l’autorité régionale de la décision d’interdire à des citoyens de planter, illégalement, des palmiers sur des terres domaniales».

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